Alan Lambin est un chasseur de fantômes (qui préfère être appelé enquêteur en paranormal). Passionné par les phénomènes de hantises, il en a fait son métier, marchant sur les traces des précurseurs comme Harry Price et autres « détectives des ténèbres », tels qu’on les nommaient à l’époque. Il est né en Bretagne en 1942. D’un père instituteur originaire de la campagne du Nord de la France (la Pévèle), qui s’installa un jour en Bretagne lors de l’exode de la Seconde Guerre mondiale, et d’une maman bretonne, Alan grandit sous le charme d’un petit hameau et baigna dans les légendes mystérieuses que sa grand-mère lui racontait lors des veillées du soir, devant l’âtre de sa vieille cheminée. Une vie sentimentale chaotique et un cœur en miettes l’ont longtemps résigné à croire que son bonheur devait se trouver ailleurs, dans une vie solitaire, à venir en aide aux familles en proie avec leurs terreurs. Peut-être se trompait-il…
Passionné par les hantises et forgé par les mystères, il voue sa vie à percer les secrets de ces âmes errantes que l’on nomme singulièrement « fantômes », persuadé qu’aucun d’eux n’est là par hasard, qu’il y a toujours une raison à une présence. Cartésien avant tout, il porte sur les hantises un regard prudent, démêlant l’imagination, l’hallucination de la présence paranormale. Sa règle d’or est de dire « des fantômes, oui, pourquoi pas, mais pas si vite… ». Il vit toujours dans le hameau de son enfance, entre Saint-Nicolas-du-Pélem et Guingamp, dans un ancien corps de ferme dans lequel il a installé son bureau (et son désordre), à quelques pas de la maison de son enfance et de celle de sa grand-mère. Alan est, d’une certaine manière, un homme tourmenté qui a su trouver dans sa passion l’équilibre de sa vie. Sa maladresse avec les femmes fait malgré tout de lui quelqu’un d’attachant, à l’écoute. Confronté sans cesse à la détresse des gens qui font appel à ses services, il lui est souvent difficile de contrôler ses émotions. Les enquêtes paranormales qu’il mène dans les familles avec recul et discernement, l’amènent souvent à rencontrer des enfants ou des personnes seules, fragiles. Les enfants sont en effet des témoins clés très souvent dans ses enquêtes, plus sensibles à ces présences étranges que les adultes.
Il lui est toutefois très difficile de faire la part entre leur imagination, les influences qu’elle peut subir et la réalité d’une hantise dont ils sont sujets. Ce n’est jamais sans être frappé d’émotions, qu’il intervient. Lui, en tant qu’homme et spécialiste du sujet, il se représente souvent comme étant à la frontière entre la science et le paranormal, entre l’insolite et la rationalité. Il s’écarte de la spiritualité et des croyances tels que la religion, les notions d’anges gardiens, les malédictions, les mauvais-sorts, les démons etc…
Pour lui, les fantômes ne sont jamais dangereux. Sa démarche vise avant tout à tenter d’expliquer et décortiquer chaque phénomène. Il est toujours très clair là-dessus : un fantôme ne se cache pas toujours derrière chaque porte qui grince la nuit. Rationnel invétéré, et parfois trop au point de devenir agaçant, il rejette l’idée d’avoir lui-même certaines facultés. Son ami, Paul Belvague, lui avait pourtant expliqué qu’à force de passer toutes ces années au contact d’énergies fantomatiques, ou même au contact de médiums, qu’une forme de sensibilité pouvait se transmettre ou même se développer, tel un clou qui se magnétise au contact d’un aimant. Cette idée fait paniquer Alan dès lors qu’il se sent envahir par des émotions ou sensations inconnues. S’il tolère et accepte quelques médiums aux réelles facultés et sérieux dans ce panier de crabes qu’est cet univers, pour lui, c’est chacun son domaine et il préfère de loin utiliser ses appareils électroniques, ses capteurs et appareils-photo pour débusquer un fantôme, que des visions ou des sensations médiumniques qu’il ne saurait de toute manière pas interpréter. Parfois ronchon ou susceptible, son allure tellement clichée, qu’il fait volontairement coller à sa personnalité et son métier, avec sa grosse moustache, ses expressions vieillottes ou ringardes ainsi que son long manteau noir en cachemire et son chapeau Borsalino, lui vaut souvent quelques moqueries ou rictus, mais chacun de ses amis, dans le fond, l’aime ainsi. Surtout Mina Arletti.
Mina Arletti, née en 1940, est la secrétaire et l’assistante d’Alan (enfin… si on veut…). Ils se sont rencontrés au début des années 80 à l’occasion d’un salon de la voyance à Rennes, en Bretagne. Après avoir passé son enfance et grandi en Normandie, Mina, s’installa à Rennes pour ses études et n’en est jamais partie. Ce ne fut que lorsqu’elle rencontra Alan, qu’ils comprirent l’intérêt de travailler ensemble, et dès qu’elle toucha ses premiers salaires, elle s’installa dans un appartement à quelques kilomètres du hameau. Il arrive parfois que Mina accompagne Alan sur certaines enquêtes, car en effet, ses talents de médium lui sont fort utiles là où les appareils électroniques demeurent indécis ou inefficaces. Adepte du pendule, ses facultés lui permettent toutefois de ressentir ou même de partager des expériences surprenantes.
Elle est capable de ressentir une présence, de l’entendre et de la voir, voire même de la projeter aux yeux et aux sens d’une personne assez sensible qui peut se trouver avec elle. C’est cette complémentarité qui fait, d’une certaine manière, la force d’Alan lorsqu’ils font équipe. Cette jolie italienne d’origine, petite, souriante et souvent très coquette, n’a pas laissé Alan indifférent, même âgée de deux ans de plus et malgré la barrière idiote qu’il s’est toujours fixé à ne jamais sortir avec une femme plus vieille que lui.
Paul Belvague, né en 1933, est le meilleur ami d’Alan. Professeur de physique au crâne dégarni près d’Amiens, cet homme costaud aux lunettes rondes et à la barbe épaisse est aussi parapsychologue à ses heures perdues. Fumeur de pipe, il est lui même un peu médium, mais contraint de taire ses facultés (qu’il maîtrise peu) face aux scientifiques bornés, purs et durs, qu’il rencontre régulièrement. Un professeur de physique médium, cela ferait mauvais genre pour sa carrière et dans le milieu. « Depuis tout petit, il ressentait facilement ce qu’il disait être des « présences ». Il était capable d’en déterminer la nature tel que le serait un médium, mais il avait toujours nié faire partie de ces gens-là. Avec un père scientifique et avec les études de physique qu’il avait entamées, il avait toujours cherché à écarter cette faculté irrationnelle à ses yeux ». Sa passion pour l’étrange et la science lui permettent souvent d’organiser des conférences sur des sujets tels que les hantises, les énergies résiduelles, les expériences de morts imminentes, les déplacements d’objets, les enregistrements de voix de défunts, ou la photographie d’esprits, mais avec une approche des plus scientifiques et rigoureuses possibles pour maintenir l’équilibre de sa crédibilité scientifique.
Alan et lui s’étaient d’ailleurs rencontrés à l’une de ces occasions en 1960 à Rennes, et ce fut même, d’une certaine manière, Paul qui avait décidé Alan à se lancer dans l’investigation paranormale, suite à une révélation sur les énergies qui l’avait marqué cette fois-là. Paul, également passionné d’électronique, met parfois au point quelques appareils dédiés à la recherche paranormale qu’Alan expérimente lors de ses investigations. Il leur arrive de collaborer pour certaines affaires, en fonction des distances et des disponibilités de chacun. Ensemble, ils travaillent à mieux comprendre ces phénomènes et à leur donner une valeur scientifique qui pourrait être un jour reconnue.
Erwan Diwen, né en 1936, est le « pire ennemi » d’Alan. Ce prétendu médium, qui vit en Bretagne mais se déplace dans tout le pays et même au-delà, est en fait le pire escroc qu’Alan connaisse. Cette crapule exploite la détresse et la douleur des gens qui font appel à ses services. Sa méthode est simple : les conforter dans leurs peurs dès qu’il franchi le seuil de leur maison, afin qu’ils deviennent dépendants à ses services. Services qu’il fait bien sur monnayer, jusqu’à parfois mener à l’endettement ou l’isolement familial. Très porté sur la spiritualité, contrairement à Alan, il joue des prières, des encens, des objets religieux pour, soi-disant, libérer les âmes qui hantent un lieu.
Les « talismans » qu’il peut laisser sur place, pour prétendument protéger les membres d’une famille, sont souvent de vulgaires morceaux de carton enroulés, et placés sous un meuble, un lit, ou accrochés au mur. Alan déteste ce genre de crapule et n’hésite pas à dénoncer leurs méfaits, pire que ça, les catastrophes psychologiques et morales qu’elles peuvent provoquer chez des témoins déjà désemparés et fragiles. C’est pour cela qu’Alan est devenu une sorte de « bête noire » pour tous ces escrocs qui salissent le milieu des médiums honnêtes et compétents. Erwan a un fils : Lucas.
Madenn Carvec est la grand-mère maternelle d’Alan. C’est elle qui, au grand dam d’ André Lambin (le père d’Alan) forgea l’âme de son petit fils à devenir un jour spécialiste en phénomènes fantomatiques. Madenn habitait à quelques pas de la maison d’Alan. Enfant, il y passait de nombreuses nuits et adorait jouer devant l’âtre de la cheminée, tandis qu’elle filait le lin sur son rouet. La relation qu’il nouait avec elle était presque fusionnelle. Sa mort, en 1960 à l’âge de 78 ans fut pour lui un véritable déchirement.
Louis Carvec est le grand-père maternel d’Alan. Tout ce qu’il sait vraiment de lui est qu’il est mort en 1916 à Verdun, à l’âge de 34 ans, dans un régiment d’infanterie territorial.
Jeanne Carvec (de son nom de jeune fille) est la mère d’Alan. Très peu d’informations sont évoquées à son sujet. Née en 1912, elle est morte en 1977 à l’âge de 65 ans.
André Lambin est le père d’Alan. Né en 1910 dans un village du Nord de la France, il quitte sa région natale durant l’exode de 1940. Instituteur, il trouve facilement un nouveau poste en Bretagne. C’est là qu’il fera la rencontre de Jeanne, qui deviendra son épouse et la maman d’Alan. Il meurt cinq ans après elle, en 1982. La mort de sa femme l’emporta dans une spirale destructrice faite de tabac et d’alcool. La maladie l’emporta à l’âge de 72 ans. Après la mort de ses parents, Alan voua vers les cieux une profonde rancœur en tirant à jamais un trait sur les croyances religieuses et spirituelles. André Lambin n’était pas du tout favorable aux légendes que Madenn racontait à Alan. Il l’accusait souvent d’être la cause des terreurs nocturnes de son fils. Jeanne, son épouse, n’avait pas vraiment son mot à dire sur la question. Elle avait pourtant, elle aussi, grandi chez Madenn parmi les mêmes légendes qu’elle lui racontait.
Et le corbeau ? Voilà une bonne question… Son retour n’est pas improbable et pourrait ne pas être seulement un oiseau qui se contentait de planer au-dessus de La Maison bleu horizon…
Et l’étrange et menaçante silhouette de cet homme au chapeau, le Shadow Man ? Voilà, encore une fois, une bonne question. Alan lui même se la pose… Mais tout n’est toujours qu’une question de temps…